Lettre à une croissance que nous n’attendons plus

22 juillet 2015 par

Ô très chère Croissance. Ma bien-aimée. Ton retour s’est fait attendre. Ton dogme fondé sur la valeur centrale du « travail » conditionne encore aujourd’hui toute la vitalité du système économique.

Tu fabriques l’Emploi et en tires ta force. Les médias, les politiques et tous les travailleurs retiennent leur souffle. Te chercher a plongé le monde occidental dans une torpeur sans précédent. Une gueule de bois post-crise financière de 2008 soignée à coups de jéroboams de mesures économiques afin de te faire revenir.

Mais aujourd’hui je ne t’attends plus, Croissance. L’âge d’or des « trente glorieuses » est terminé, le réveil est difficile et la situation pas si facile que ça à accepter. Je pensais te connaître. Qui es-tu vraiment, Croissance ? Je te prie de m’excuser pour les mots qui vont suivre. Il me fallait te conter mes désillusions.

Dette, obsolescence programmée et publicité
En réalité, tu es un indice mathématique. Tu es l’augmentation continuelle de la production de biens de services et d’échanges dans une économie. Tu es une somme de valeurs ajoutées. Mais tu n’as pas tenu compte de mes remarques sur la qualité de tes productions. Tu continues à la fois de construire/détruire des écoles et de faire travailler des enfants dans les usines, de manière arbitraire en fonction des pays.

En réalité, tu es tout un imaginaire. Pour les néolibéraux, tu incarnes le progrès, la modernité, le positif. Une plante qui croît, un enfant qui grandit. Pour beaucoup, tu es la solution au plein-emploi…

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Emploi et Chômage

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