France Télécom et ses trois anciens dirigeants reconnus coupables de « harcèlement moral institutionnel »

20 décembre 2019 par

L’entreprise a été condamnée à une amende de 75 000 euros, la peine maximale.

La justice a reconnu qu’un harcèlement moral institutionnel s’est propagé du sommet à l’ensemble de l’entreprise en 2007-2008, une période marquée par plusieurs suicides de salariés.

Le jugement, très attendu, est tombé vendredi 20 décembre : trois anciens dirigeants de France Télécom – Didier Lombard, ex-président-directeur général, Louis-Pierre Wenès, ex-numéro 2, et Olivier Barberot, ex-directeur des ressources humaines -, ont été déclarés coupables de « harcèlement moral institutionnel », ainsi que l’entreprise, pour la période 2007-2008 marquée par plusieurs suicides de salariés.

Les trois prévenus ont été condamnés à un an de prison dont huit avec sursis, ainsi que 15 000 euros d’amende. Ils ont en revanche été relaxés pour la période 2008-2010. France Télécom a été condamné à 75 000 euros d’amende, soit la peine maximale prévue. Les autres prévenus ont été reconnus coupables de complicité de harcèlement moral. C’est la première fois qu’un tribunal reconnaît cette notion de « harcèlement institutionnel ».

Au cœur du procès, qui s’est tenu du 6 mai au 11 juillet au tribunal correctionnel de Paris, un harcèlement moral institutionnel qui se serait propagé du sommet à l’ensemble de l’entreprise sans qu’il y ait de lien direct entre les auteurs et les victimes. C’est une première pour une entreprise du CAC40. Les prévenus, dont Didier Lombard, président-directeur général de 2005 à 2010, ont-ils mis en place « une politique d’entreprise visant à déstabiliser les salariés et à créer un climat professionnel anxiogène » ? C’est l’une des questions auxquelles devait répondre le tribunal.

Les syndicats de France Télécom espéraient « une condamnation maximale, pour que les dirigeants d’entreprises tentés par ces méthodes de management sachent désormais qu’ils ne peuvent agir en toute impunité ». Ils attendaient aussi « des dommages et intérêts conséquents » en réparation « des immenses préjudices » subis par les salariés et fonctionnaires de l’entreprise, devenue Orange en 2013. Plus de 150 personnes se sont constituées partie civile au procès.

Lire la suite sur le site www.lemonde.fr

Stress Travail et Santé, Suicide Au Travail

Partagez cet article :

Les commentaires sont fermés.