Réaction du Pr Granger au verdict de l’Académie sur le burn-out

4 mars 2016 par

Le rapport remis à l’Académie de médecine cette semaine [du 15 février 2016] ne reconnait pas le burn-out comme une maladie. Dans ce cas, de quoi s’agit-il ? Nous avons interrogé le Pr Bernard Granger, professeur de psychiatrie à l’université Paris Descartes et responsable du service psychiatrie à l’hôpital Tarnier (Paris).

Medscape-Quel est votre première impression sur le rapport de l’Académie de médecine sur le burn out ?

Pr Bernard Granger : Je suis étonné que d’éminents spécialistes du burn-out et de la souffrance au travail comme Marie Pezé, Christophe Dejours ou Yves Clot n’aient pas été auditionnés. Je pense qu’ils auraient pu apporter une contribution intéressante.

Pour l’Académie de médecine, le « burn-out » est une source de confusion en raison des limites imprécises de cette réalité ». Qu’en pensez-vous ?

Pr B.G : Je quitte à l’instant un patient victime d’un burn-out… Je ne suis pas d’accord pour dire que le burn-out est une source de confusion. Le burn-out est assez bien défini, on en connait bien les symptômes. D’ailleurs, ce rapport décrit assez bien ce que c’est. Il y a quelque chose de paradoxal dans ce texte qui dit d’une part que le burn-out est un « concept flou » et d’autre part qu’il faut le prévenir.

Comment expliquer ce paradoxe ?

Pr B.G : L’Académie de Médecine est probablement restée prudente en raison des enjeux politiques et financiers sous-jacents. Si le burn-out est considéré comme une maladie, voire une maladie professionnelle, étant donné sa fréquence, la quantité d’indemnisations à payer serait énorme. En outre, cela remettrait en cause certaines méthodes de management, y compris dans les hôpitaux.

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Burn Out

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