L’Education nationale reconnaît un lien direct entre un suicide et les conditions de travail

12 juin 2014 par

Un enseignant marseillais s’était donné la mort à la veille de la rentrée 2013 en dénonçant dans une lettre la mise en place des réformes.
L’Education nationale a reconnu que le suicide d’un enseignant d’un lycée de Marseille à son domicile la veille de la rentrée 2013-2014 était directement lié aux conditions de travail.

Le recteur de l’académie d’Aix-Marseille a annoncé vendredi lors d’un comité technique académique, réunissant représentants des personnels et de l’administration que ce suicide était «imputable au service», a indiqué Séverine Vernet, une responsable régional du SNES-FSU.

«Cela signifie la reconnaissance du fait que ce geste a un lien direct avec le travail, que seul le travail explique ce geste. C’est aussi la reconnaissance des carences de l’administration dans l’accompagnement des personnels et les moyens accordés à la médecine de prévention», a poursuivi Séverine Vernet, secrétaire du CHSCT académique.

Le rectorat a confirmé dans un communiqué cette information, précisant que l’épouse du professeur avait demandé que le suicide de son mari «soit considéré par l’administration de l’Education nationale comme un accident de service», et qu’elle a été «immédiatement informée» de cette décision.

Pierre Jacque, professeur d’électronique en série STI2D (Sciences et technologies industrielles et du développement durable) du lycée Antonin Artaud (13e arrondissement) a mis fin à ses jours le 1er septembre 2013 à l’âge de 55 ans, expliquant dans une lettre adressée à ses collègues que «le métier tel qu’il est devenu» ne lui était «plus acceptable en conscience».

Dans cette lettre, que Libération avait publiée en septembre, Pierre Jacque dénonçait notamment les conditions de «la mise en place de la réforme» de l’ex-ministre de l’Education nationale Luc Chatel «faite à la hussarde dans un état d’affolement que l’inspection a du mal à dissimuler».

Les CHSCT «avaient alerté à l’époque l’administration sur la souffrance grandissante des personnels suite à cette réforme de la filière STI2D», souligne Séverine Vernet, estimant que cette reconnaissance, une première dans l’académie, était «essentielle» pour la famille de ce professeur, qui était marié et père de deux filles.

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